[DISCUSSION] Les sensitivity readers

Dans cet article sur PlanèteDiversité je vais faire d’une pierre deux coups puisque en plus de vous parler d’un sujet qui me tient à coeur, je vais aussi vous présenter mon nouveau projet.
C’est peut-être un terme que vous connaissez si vous flâner du coin des bloggueur.euse.s anglophones, aujourd’hui on parle des sensitivity readers.

Qu’est-ce que c’est ?

Avant d’être publié, un livre passe entre beaucoup de mains : bêta lecteur, amis, agent, éditeur… Un sensitivity reader n’est qu’une personne de plus à lire le manuscrit. C’est une sorte de bêta lecteur, c’est un lecteur qui va relire votre manuscrit mais il ne va pas y chercher les fautes d’orthographes ou les incohérences mais les problèmes de représentation et les paroles « problématiques ». Il vérifie que le contenu de votre roman n’est pas offensant. Un sensitivity reader a un domaine d’expertise qui le concerne (par exemple un.e sensitivity reader asexuel pourra vous dire si votre personne, lui-même asexuel, est crédible, traverse les choses de la bonne façon, si certains dialogues ne sont pas blessant.) Attention, avoir un sensitivity reader ne garanti pas d’avoir une représentation qui plaira à tout le monde. Il est parfois important d’avoir plusieurs sensitivy readers pour un seul manuscrit car les expériences et avis peuvent diverger. La culture n’est pas monolithe.
Les sensivity readers ne font pas la police de la liberté d’expression (mais si ça peut vous empêcher d’être blessant et/ou stupide, faîtes-le !)

Pourquoi les sensitivy readers sont-ils important ?

Tout simplement parce que si l’on veut de la représentation dans la littérature, nous voulons aussi de la bonne représentation ! J.K Rowling a été fortement critiqué par les amérindiens suite à la sortie de L’Histoire de la magie en Amérique du Nord car sa description des tribus Navajo n’était pas correcte, ni même fiable. Pareil pour Veronica Roth avec Marquer les ombres qui a été critiqué pour sa mauvaise représentation des maladies chroniques et dont le livre a été jugé raciste. Peut-être que des sensitive readers auraient empêché de telles erreurs ?
Aux Etats-Unis de plus en plus de maisons d’éditions et d’auteur.trice.s font donc appel à ces sensitivity readers. C’est notamment le cas de Becky Albertalli, Susan Dennard ou encore Keira Drake. Et sachez que tout le monde (ou presque) peut devenir sensitive reader mais pour cela, il va falloir y consacrer un peu de temps.

Si vous êtes un.e auteur.trice ou une maison d’édition et que vous voulez approcher un sensitivy reader, voilà ce qu’il faut faire :

  • Approcher la personne avec l’envie d’apprendre et sans jamais la juger.
  • Oui, vous devrez sûrement payer. Relire un manuscrit et l’annoter prend du temps et c’est un travail de valeur.
  • Un seul sensitivity reader ne représente pas tout un groupe.
  • Vous avez/allez sûrement faire des erreurs, apprenez d’elles.
  • N’attendez pas que votre sensitivity reader fasse tout le travail. Lisez des livres, instruisez-vous sur les personnages que vous écrivez.

J’ai donc ouvert une page sur PlanèteDiversité afin de proposer mes services en tant que sensitivity reader. Vous pourrez retrouver mes domaines d’expertise et me contacter.
C’est par ici -> MES SERVICES

6 commentaires

  1. Allô! En tant qu’auteure, j’aimerais aussi que mes livres passent par des « sensitivity readers »… Pour mon premier roman, j’avoue que je comptais un peu sur une de mes bêta-lectrices (sans le lui avoir explicitement demandé, my bad peut-être) qui n’a finalement pas eu le temps de me faire un retour, donc c’est un peu rapé! Je crois que je vais publier sans filet (mais je suis ouverte à la critique et un premier roman n’est jamais parfait!). Pour l’instant, je ne me sens pas non plus forcément capable d’aborder des thématiques qui sont trop éloignées de ma propre expérience, donc je m’abstiens par pudeur et par précaution.

    J’aimerais aussi proposer mes services sur des sujets qui me concernent (biracialité, asexualité, TCA…). Est-ce que vous êtes ouvert-e-s à accepter d’autres personnes sur votre page « Services »?

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  2. C’est super que ca commence à arriver un peu en france. Effectivement si tous les auteurs/trices prenaient soin de se documenter ou de faire appel à des personnes il y aurait moins de coup de geule et meme peut être que l’on parleraient encore plus de certains livres.
    Pourquoi carrément de ne pas créer une agence de recrutement de « sensitivity reader » nan ?

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